« Il colle horriblement et le motif s'en amuse ! Toutes ces têtes étranglées, ces yeux bulbeux et ces excroissances fongiques qui se dandinent ne font que hurler de dérision ! »

Charlotte Perkins Gilman, The Yellow Wallpaper

L'inspiration initiale de ce spectacle est The Yellow Wallpaper de Charlotte Perkins Gilman, un roman féministe de l'époque victorienne. La protagoniste, dont le sentiment d'impuissance dans son mariage la conduit au bord de la folie, est représentative de Gilman et de toute une génération de femmes confinées dans des circonstances similaires. Dans le roman, le papier peint de la maison en vient à symboliser les pièges de la domesticité bourgeoise, et la protagoniste commence à imaginer une femme contenue dans ces motifs. Ses efforts pour libérer cette identité reflétée conduisent la protagoniste à se retrouver elle-même piégée dans le papier.

L'exposition présentait six pièces qui exploraient la juxtaposition de motifs à thème organique et de poursuites sexuelles dissimulées de manière transparente. En décomposant les motifs du papier peint en couches et en répétitions, la pornographie devient à la fois révélée et cachée, abstraite et exacerbée. Chaque pièce a été encadrée dans un sandwich de verre et le mur derrière chacune d'elles a été peint dans une couleur complémentaire aux tons chair.

En outre, Gallant a réalisé une pièce à grande échelle en adoptant les dessins de Morris & Co pour fabriquer un produit qui lui est propre : un tapis de style persan grandeur nature. Gallant imite les motifs des tapis Morris et Sanderson, qui n'étaient eux-mêmes que des copies banales et trop simplistes de leurs ancêtres persans et afghans. Le tapis de Gallant répète des symboles familiers tels que l'artichaut et le chrysanthème pour créer une composition organique à la fois régulière et fluide.

crédits photographiques: Andy Keat